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Nobru's
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24 février 2005

Camping sauvage a Kejimkujik National Park

De dimanche à mercredi, Guillaume et moi sommes allés faire du camping sauvage dans le parc national de Kejimkujik, Nouvelle-écosse. Kejimkujik est situe a environ 150 km de Halifax. Le but de la manœuvre était de dépenser le moins d'argent possible, et donc, évidemment, dans ces conditions, le moyen de transport qui s'impose est la voiture… en stop ! 150 km de stop, ça n'est pas énorme en soit. C'est vrai certains traverse le Canada en stop, et les canadiens sont réputes pour être de bon ramasseurs d'auto-stoppeurs. Alors, Guillaume et moi sommes partis sans inquiétude.

J'avais pris soin de prendre un cahier et un crayon afin d'écrire, quotidiennement, notre journal de bord. Voici ce qu'il en résulte. La version est légèrement modifie, afin que vous puissiez comprendre, tout simplement…

 

D'abord, un peu de geographie (n'est-ce pas Philippine?)...

 

 

et puis, une carte du parc

 

Jour 1, dimanche

Cannes, premier jour, 6.50pm (oui, il va falloir quelques références pour suivre…)

Au milieu de nulle part. Quoique, entre Caledonia et Midfield (cf carte).

Un super feu (unique source de chaleur de la journée), un pseudo igloo, pas de fruits secs; donc tout va bien!

Commencement a 10.30am de chez moi. Nous partîmes a 2 (Honnetement, qu'allions-nous faire dans cette galère, on se le demande !). Premier ramassage par deux charmantes ladies qui font demi-tour pour nous prendre, séduites ou apitoyées (il faisait -10 C).

Alors que j'écris ces premiers mots, près du feu, Guillaume tente une gorgée de whisky et sa première réaction est un « hehehe » de dégoût…

Donc, deuxième ramassage (NB : Guillaume a oublie son appareil photo dans le coffre de la voiture des deux charmantes demoiselles… Quel champion ce Guillaume !!), 5 km plus loin, a l'entrée de l'autoroute 103 (cf carte, pour les plus motives). Un vieux, local, nous ramasse. Le gars est tout ce qui a de plus sympathique et intéressant. On en apprend beaucoup sur la vie en camping sauvage, et on récolte quelques conseils au passage, ainsi qu'une jolie page d'histoire de la Nouvelle-écosse.

Le troisième ramassage a lieu a Bridgewater, sur l'autoroute (ne t'inquiète pas Maman, ici, les autoroutes, ce n'est pas comme en France : les gens ne vont pas trop vite, et il n'y a personne ; et de toute façon, on n'est pas mort !). On n'a pas eu le temps d'attendre 5 minutes qu'un Libanais fait une petite marche arrière pour venir nous récupérer. Il nous amène a Liverpool (ou nous rencontrons les Beatles, et Djibril Cisse boitillant, naturellement). Le mec est futur roi du business de Liverpool (environ 6000 habitants), il a une jolie voiture de sport, et il écoute de la bonne musique de merde !

Le quatrième ramassage a lieu a la sortie de Liverpool, sur la route 8, par deux paysans roulant dans une jeep minuscule. Nous y entrons péniblement en mettant nos raquettes et nos sacs sur les genoux. Le passager n'a pas encore dit bonjour qu'il nous crache un joli glaviot (venant probablement du fin fond de son estomac) par la fenêtre ! Puis, il nous interroge sur nos potentielles réserves de drogues, cigarettes et alcool, avant de nous assurer qu'on allait trouver des « pussies » (je compte sur chacun pour traduire ce mot comme il le désire) dans le parc national. Il boit de l'alcool, il est à moitie sourd, il pue, et il est physiquement repoussant. Mais qu'importe puisque son acolyte, le conducteur, est sobre, et nous amène quelques miles plus loin.

Le cinquième ramassage : les mêmes et on recommence. Cette fois, dans le rôle du passager, un joli rouquin avec la nuque longue, et cheveux courts sur le dessus. Spéciale dédicace a Gum qui est très attendri par les taches de rousseur. Je suis sur que celles de notre ami ne l'ont pas laisse indifférent. Ce couple de payouzes nous déposent environ 5 km plus loin.

Puis… rien ! Nada ! kedal ! niente ! nothing, bref, on s'est compris.

 

 

Un mythe tombe : les Canadiens ne sont pas si bons ramasseurs d'auto-stoppeurs. Bref, nous nous impatientons, dans le froid, le vent, l'ennui. Heureusement, notre légendaire bonne humeur ne nous trahit pas, et n'a pas cede a ces détails. Pourtant, il reste environ 50 km, et on est maintenant sur une petite route (la 8, cf. carte, toujours pour les acharnes)

 

 

Donc, on arrête de faire du stop. Bas les pousses, mais hauts les cœurs. Une heure avant la nuit, on se réfugie dans un bois sur la route, et on plante la tente, on fait un feu, on chauffe la mangeaille ;

 

 

et la, c'est un campement de rêve. On isole la tente avec des blocs de glace, et on se crée un vrai petit paradis (cf. photos).

 

 

Les carottes étaient bonnes, et on espère que la soupe le saura !

Le repas s'est déroule à merveille, comme au resto. Pâtes, viandes, tomates, et tout ca sans consommation de gaz. Notre superbe feu a fait la différence.

 

 

On est vraiment des écolos ! On termine avec un bon chocolat chaud et une gorgée de whisky, décidemment dégueulasse ! Coût de la soirée : 1 arbre ! Désolé les écolos, mais finalement, il vaut mieux ça que du butane, n'est-ce pas? Et puis, promis, l'arbre était mort ! D'ailleurs, on en entame un deuxième. On a du mal à se dire qu'il faut aller se coucher. Le thermomètre place sous la tente indique -10.

 

 

On hésite… peut-être allons-nous faire des quarts autour du feu : un qui dort, un qui alimente le feu. Mais bon, c'est quand même moins convivial que tous les deux sous la tente, pas vrai mon Guillou ?!

 

 

Pour l'instant, on s'en sort comme des chefs… Qui l'eut cru ? deux frenchies dans la jungle canadienne…

 

 

D'ailleurs, on se méfie des ours. Hormis les révisions de nos dernières prises de karaté, on connaît la réaction adéquate en cas de face a face avec un ours : tirer a l'arbalette et dire en louchant, avec un air idiot « j'ai vu une grosse bête »

(NB : Guillaume a mis le thermomètre dans sa poche, celle qui est pres de couilles ; il y fait 15 degrés !)

De temps en temps, au loin, on entend un véhicule qui passe sur la route ; c'est autant d'espoir pour demain. Ca nous ramène aussi à la réalité, mais quand même, on est bien. Comme dirait l'autre « t'es bien la ? » - « oui, je suis bien la »…

 

Jour 2, lundi

10.00pm (mais j'avance un peu !)

Nom du sauveur : Ken (on y reviendra)

Réveil a 9.30am. Apres une nuit agitee par mes problèmes gastriques (je vous épargne les détails), le réveil s'est fait en douceur et dans le très grand froid. Nous avons donc rapidement rallume un feu, qui nous a réchauffés rapidement.

Départ a 11.00am, sur la même route 8 que la veille. Nous avons marche deux bonnes heures avant de se faire prendre par un camionneur, charmant mais incompréhensible. Mais il avait un beau camion. Il nous a lâches à South Brookfield. Puis nous avons marche quelques km avant d'être pris par notre sauveur, Ken (NB : quelques km, ça n'est pas beaucoup en soi, mais avec des sacs de 30kg sur le dos et des raquettes dans les mains, ça fait énorme !!). Nous avions dans l'idée de nous prendre un bon chocolat chaud a Caledonia, mais qu'importe, c'est oublie, puisque Ken nous amène a Kejim directement, en ayant passe entre temps quelques coups de fil pour nous, a la météo, et au parc, avant de nous laisser son numéro de portable en nous disant que si nous changeons d'avis, il fera le chemin inverse 2 heures plus tard.

Nous arrivons donc enfin à Kejim, ou nous passons une demi-heure dans les toilettes de l'accueil pour un brossage de dents, un lavage de main, etc. Puis nous décidons de notre itinéraire pour les deux prochains jours. Ce sera l'emplacement D pour ce soir, et Jim Charles point pour la nuit suivante (cf. carte).

L'emplacement D est à 7km de l'accueil. Les trois premiers à pieds, et les 4 suivants en raquettes, enfin ! Nous arrivons non sans mal a l'emplacement, au bord du lac Big Dam, qui est gelé (cf. photo).

 

 

Malheureusement cette fois-ci, le bois est très humide, et le feu ne prend pas. C'est donc grâce a notre réchaud que nous chauffons notre nourriture, et surtout notre tente. Heureusement pour nos orteils !

La nuit se déroule sans encombre, et elle est d'ailleurs meilleure que la précédente.

 

Jour 3, mardi

Le lendemain matin, nous remballons rapidement nos affaires, prenons quelques photos,

 

(donc ca c'est moi sur le lac Big Dam)

 

 

(et ca, c'est Guillaume) et partons pour la pointe Jim Charles, 7 km plus loin. De même, 4 km de raquettes, et 3 a pieds. Nous sommes pressés de pouvoir enfin poser nos sacs et aller se balader, légers. En arrivant à Jim Charles, nous posons donc nos sacs, mangeons rapidement, et repartons tout ausi rapidement pour une jolie balade le long de lac Kejimkujik (cf. photos), SANS LES SACS, et putain! ca fait du bien! Donc, le long du lac Kejim, c'etait tres sympa, au milieu des forets de pins.

 

 

On a (enfin, j'ai, parce que Guillaume etait une peu a la ramasse) vu des White tail deers. Une fois de plus, on a eu du mal a suivre les trails, mais qu'importe parce qu'on s'y est retrouve. On etait quand meme bien claque malgre l'absence des sacs sur nos dos, surtout qu'on avait oublie de prendre l'eau, mais la beaute du site nous donnait des forces (Bruno, on avait dit pas de trucs gnangnan!)

 

 

Bref, on arrive a la fin de la balade, vers Merrymakedge, et donc, il faut faire demi-tour. Desespere pas le longueur du tajet, on decide de couper par le lac, gele bien sur (ce qui est d'ailleurs une nouvelle hypothese que nous apportons au "miracle" de Jesus marchant sur l'eau: peut-etre l'eau etait-elle gelee?!)

 

 

La balade etait tres belle, et en plus, a part les quelques pancartes indiquant l'itineraire, nous etions vraiment seuls. Bref, nous sommes rentres de la balade vers 6.00pm et nous avons commence par un bon chocolat chaud. Je ne boirai d'ailleurs plus jamais mes chocolats chauds comme avant. Je savourerai chaque gorgee, dorenavant. Puis nous avons allume un bon feu dans le poele du refuge, et avons passe la soiree devant ce feu, tout en mangeant des carottes, et des bonnes souplettes. La vie est belle

 

 

Dans le refuge, pres du feu, le thermometre indiquait +15 degre, ce qui etait vraimenet un soulagement, et ce qui nous a permis de nous coucher pour la premiere fois avec les pieds chauds! Aupres du feu, l'ambiance etait bonne, et le feu ne s'etaignnait pas... toutes les 2 heures, nous rajoutions 5 a 6 buches dans le poele, et il en fut ainsi pendant toute la nuit, a tour de role.

La pensee du jour est accordee a Guillaume, qui vers 6pm declara: "la premiere journee de la ligue des champions est terminee" avec une certaine nostalgie dans le voix!

 

JOUR 4, mercredi

le reveil s'est deroule vraiment tranquillement, parce que la nuit fut vraiment bonne. La seule mission du jour etait de remballer les affaires, et de repartir pour l'accueil du parc (environ 8km) afin de rentrer ensuite a Halifax, en stop, toujours. Nous nous sommes leves vers 8.30am, et sommes partis vers 9.45am. C'etait dur de remettre les sacs sur le dos. Il avait neige toute la nuit, et nous avons donc pu chausser les raquettes pour les 8km. Le trajet a dure environ 2h, et nous sommes donc arrives vers midi a l'accueil. Un court passage dans les toilettes, et c'est reparti pour une (longue?) journee de stop.

 

 

Le premier ramassage a lieu alors que nous sommes encore dans le parc. Une fille de Dalhousie et sa mere qui rentrent a Caledonia nous prennent, et nous deposent dans un fast food de Caledonia, ou nous passons une bonne heure pour se remplir la panse. Puis nous attendons ensuite une bonne heure avant le prochain ramassage, par un jeune homme qui nous conduit jusqu'a Bridgewater. De la, nous allons jusqu'a Halifax, grace a un gars, originaire de Winnipeg, puis bus, et arrivee chez moi vers 5pm. Comme quoi, c'etait quand meme plus facile de revenir a Halifax que d'en partir, et tant mieux!

 

Bon, dans l'ensemble, c'etait quand meme une grande experience. Je crois qu'on a enfin compris ce que c'etait que le froid! C'est aussi une bonne mission d'accomplie. Personellement, c'est le genre d'expedition que je me sentais oblige de faire en venant dans ce pays. Comme disait Guillaume "mon beau-pere serait fier de moi", pour ma part, je suis sur que mes grand-peres le seraient aussi...

Et si, comme me le reproche Guillaume, on ne sent pas dans mes ecrits a quel point c'etait une experience non seulement enrichissante mais aussi vraiment exceptionnelle, et bien maintenant, c'est dit!

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Commentaires
L
ah ah les expeditions au moins cher dans les parcs nationaux ça forme la jeunesse...l'avantage en australie c'est qu'il fait chaud alors pas de scrupule a faire durer le plaisir pendant 1 mois avec les mouches et le vent! <br /> en tout cas ça donne envie d'experimenter le froid aussi
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